Prenant acte de la publication du décret sur le plafonnement des garanties optiques, l'Union des Opticiens regarde avec pragmatisme son contenu. Et s'interroge : à l'arrivée, les Français seront-ils gagnants ? Rien n'est moins sûr.

Au sein de l'Union des Opticiens, l'heure est au bilan. Pragmatique, sa présidente Catherine de la Boulaye rappelle que si elle "a combattu le projet initial", elle enregistre néanmoins "quelques avancées obtenues". À commencer par un relèvement du plafond de prise en charge des montures à 150 euros, " ce qui semble une moyenne convenable", estime-elle, au regard du prix moyen du marché observé par GfK qui est de 120 euros. De même salue-t-elle le relèvement des maxima concernant la catégorie des verres dits "complexes" et la création d'une catégorie "verres hypercomplexes". "Ce qui prouve le travail positif des différentes rencontres (entre les pouvoirs publics et les syndicats_ndlr), commente-t-elle sobrement.

Là où Mme de la Boulaye est plus critique, c'est d'abord sur la fréquence de remboursement qui passe à deux ans. Le syndicat y voit "une contrainte pour les assurés, qui ne semblait pas nécessaire puisque le taux de renouvellement moyen est supérieur à deux ans sur le marché français", souligne-t-elle. Autre point sur lequel la présidente de l'UDO ne constate aucune avancée : la lisibilité de cette nouvelle réglementation. "Le décret étant applicable pour les nouveaux contrats à partir du 1er avril 2015 et pour les contrats en cours au plus tard à fin 2017, les achats seront plus compliqués pour les assurés peu informés", pronostique-t-elle.

De façon plus générale, l'UDO s'interroge sur les répercussions, à terme, de l'évolution actuelle du système de santé. Nivellement des remboursements optiques des assurances complémentaires et en même temps renchérissement des cotisations, voilà notamment ce que déplore d'ores et déjà le syndicat. Tout comme il s'inquiète de la "mise en place d'une politique de soins à deux vitesses avec les propositions de surcomplémentaire qui vont nécessairement" voir le jour. Autant d'éléments qui font craindre à l'UDO "une baisse de la qualité des équipements qui pénalisera in fine les Français".

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